Les Sables – Les Açores – Les Sables (SAS)

Les Sables – Les Açores – Les Sables (SAS)

JOUR 1 –

C’est le jour du départ pour notre aventurier du grand large Benjamin Envoie Le Pépin ! Au programme de cette 7ème édition de la course Les sables Lesaçores Les sables, 2 540 milles en deux étapes (soit plus de 4000 km). « J’y vais mais j’ai peur » !

« Petite émotion en passant ce mythique chenal qui a accueilli tant de départs du Vendée Globe. Sauf que là, il y a un peu moins de monde ! »

JOUR 2 –

Réveil en 11ème position ce matin après une première nuit collé-serré dans le Golfe de Gascogne à côtoyer la 8ème place. Un joli départ pourBenjamin Envoie Le Pépin sur cette course Les sables Lesaçores Les sables.

« Durant le début des courses, c’est toujours un peu pareil, on barre beaucoup et on dort peu parce qu’il y a beaucoup de bateaux autour, puis on se met lentement dans le rythme. Ensuite, tout dépend des conditions météos et des zones que l’on traverse. Le but est d’essayer de dormir quand on peut dormir, d’emmagasiner un maximum de sommeil. Et ça, ça se decide sur le moment ! »

JOUR 3 –

Une mise en jambe tranquille et une 10ème place qui fait plaisir au petit matin ! Une course pour le moment plutôt paisible avec une vitesse moyenne de 6,4 noeuds sur les dernières 24 heures pour Benjamin Envoie Le Pépin et Pile-Poil. On reste focus et on avance, allez le team IMAGO – Incubateur d’Aventures !

« Le début de la course risque d’être assez tranquille et vraisemblablement plutôt en route directe. il y aura des coups stratégiques à faire au Cap Finisterre avec un système météorologique à contourner. Là, différents scénarios peuvent se passer et il y aura des décisions à prendre. »

 

JOUR 4 –

On garde le cap et le sourire !Durant le convoyage depuis Lorient jusqu’aux Les Sables-d’Olonne, Benjamin en a profité pour inviter ses potes LKR Films et Paul Millet afin de réaliser quelques images. L’occasion aujourd’hui de lui envoyer de jolies vibes à l’approche du 4ème jour en mer qui risque d’être plus mouvementé que ce début de course plutôt calme. Aujourd’hui de gros changements climatiques avec notamment des rafales de vent prévues jusqu’à 35 noeuds à la mi-journée. Benjamin a donc pris la décision de prendre une trajectoire plus au nord que la plupart de ses concurrents de tête. Ce qui lui vaut ce matin une 8ème place. Dans les prochaines heures, tout peut arriver !

« Je n’ai que deux objectifs : Terminer la course et ne rien casser sur le bateau. Je veux découvrir ce qu’est réellement le large, finir la course et prendre autant de plaisir que sur les courses précédentes. »

 

JOUR 5 –

Après le calme … Changement radical de décor et de rythme pour Benjamin et Pile-Poil ! Une nuit bien mouvementée est venue chahuter les quelques navigateurs ayant choisi de passer à l’extérieur du DST (dispositif de séparation de trafic). Comme prévues, des rafales de vent à 35 noeuds ont balayé une mer chaotique. Nouvelle journée pour l’équipe IMAGO – Incubateur d’Aventures !

« Cette année, on a eu des conditions relativement clémentes sur toutes les courses et être coincé sous des rafales à 30 noeuds, c’est quelque chose que je n’ai jamais fait. Donc si je dois le faire, ce sera une grande première. C’est pour ça qu’il faut être consciencieux sur les manoeuvres car la moindre petite erreur et le moindre oubli peuvent entrainer de la casse sur le bateau. J’appréhende aussi les changements de direction, les changements de voile au bon moment dans de bonnes conditions pour optimiser la vitesse du bateau. »

 

JOUR 6 –

Après la tempête… toujours la tempête. Après avoir enduré de belles perturbations, Benjamin a piqué radicalement au sud pour rejoindre le petit groupe de 8 solitaires en tête et se retrouve aujourd’hui à une centaine de milles au large du cap Finisterre. Ça va user de la VHF ces prochains jours !

« J’adore la VHF ! C’est un outil qui fonctionne par des ondes radios et avec lequel on peut communiquer avec les autres concurrents situés autour de nous. Et ce, jusqu’à un certain nombre de milles. Sur des longues courses comme celle-là, tu es rapidement seul et plus à portée de VHF. Effectivement, quand tu ne parles pas à quelqu’un depuis longtemps, que tu es seul sur le bateau et que tu croises finalement un concurrent, ça me fait toujours trop plaisir. Il y a une espèce d’excitation, de bonheur de pouvoir parler avec quelqu’un d’autre. Je suis pas mal adepte de la VHF donc quand si j’ai pas de concurrents ça me manque ! »

 

JOUR 7 –

De grosses conditions… mais en chansons ! Benjamin poursuit sa route en direction de Horta, au large du Portugal. De conditions musclées sont encore attendues ce weekend. Et puisque c’est samedi, on va en profiter pour faire un petit point musical avec notre navigateur de l’extrême.

« On n’a pas le droit d’avoir de téléphone portable donc pas d’accès aux applications musicales. On utilise un mini mp3 à l’ancienne sur lequel on met toute notre musique. On ne choisit pas l’ordre, ça défile juste tout seul ! J’ai une playlist de plus de 600 musiques de styles très différents. J’ai pas mal de Joe Dassin, « Les Petits Pains au Chocolat », Céline DionBrassens Georges et un peu de musique plus commerciale. J’ai aussi des podcasts, des émissions d’ Edouard Baer sur Radio Nova. Les Podcast comme Les Grosses Têtes – RTL, c’est sympas aussi parce que tu as l’impression de vivre un moment terrien, un moment du quotidien. Tu retrouves une normalité. »

 

JOUR 8 –

Weekend mouvementé ! Voilà une semaine que Benjamin a pris la route direction les Açores à bord de Pile-Poil. Entre un début bien calme et une fin de semaine mouvementée prévue jusqu’à la mi-journée de lundi, la course du binôme aux couleurs d’ IMAGO – Incubateur d’Aventures n’a pas franchement été de tout repos. Comment gérer son mental dans ces montagnes russes ? Comment garder le cap niveau moral ?

« Durant les toutes premières courses, j’en ai tellement bavé en étant totalement euphorique quand il y avait des bonnes nouvelles et totalement dépité lors des mauvaises nouvelles que ça m’a fait l’effet d’un électrochoc. Sur les courses suivantes, j’arrivais à être totalement neutre quoi qu’il arrive, qu’il y ait des conditions complètement pétolesques ou du gros temps. J’arrivais à garder relativement mon sang froid. Et ça, ça me change énormément. Quand je parle de prendre du plaisir, c’est justement réussir à être bien tout le temps et à ne pas s’énerver quand on a fait des mauvais choix. L’objectif est d’essayer de reproduire sur une longue course ce que j’ai réussi à faire sur les dernières courses. Aujourd’hui, je sais quoi faire et je sais mentalement comment je fonctionne pour pouvoir réagir. »

JOUR 9 –

Pas facile le large ! Après plus d’une semaine en mer, les abandons se succèdent. Entre panne d’énergie, panne de système électronique, blessures en tous genres, dérives cassées ou abandons, six bateaux ont jusqu’ici jeté l’éponge. 48 solitaires sont donc toujours en course. Les premières arrivées sont prévues pour mardi après-midi. On envoie une bonne dose de smiles à Benjamin en ce Lundi matin !

« Se concentrer en permanence fatigue énormément. Les conditions météo vont évoluer tout au long de la course donc quand il y aura des choix stratégiques importants à faire, c’est à ce moment-là qu’il faudra être lucide. C’est pour ça qu’il est important de dormir et bien se restaurer car quand on arrive dans ces conditions, il faut être performants, même dans le gros temps. C’est vraiment une question d’anticipation. Il faut s’obliger à respecter un rythme de vie à bord pour être en forme. Si on a 24 heures de baston où il faut barrer et être sur le pont, il faut être prêts, physiquement et mentalement. »

JOUR 10 –

Dernière ligne droite pour les solitaires de la course Les Sables – Les Açores – Les Sables. A quelques 339 noeuds de l’archipel Portugais, Benjamin va endurer des conditions encore bien délicates ces prochaines 24 heures. Le plus dur, ce sont les derniers moments ! On y croit, on y croit ! Go go go Pile-Poil et son légendaire spi rose !

« C’est certain que le rapport au temps est totalement différent que les référentiels que l’on a à terre. Une journée peut passer à une vitesse incroyable parce qu’il s’est passé pleins de trucs mais il y a des journées où c’est la pétole, où il n’y a pas de vent, et tu vas avoir l’impression que ça dure une éternité. »

JOUR 11 –

Namasté ! Actuellement en 23ème position, Benjamin s’accroche avec une détermination incroyable. Alors que le premier ministe a touché terre (un gros bravo à François Jambou – Navigateur – Course au large !) mardi en début d’après-midi, les nerfs des marins encore en course vont être mis à rude épreuve lors de ces trois prochains jours. Le temps de faire un peu de yoga peut-être ?

« Alors personne, à mon avis, ne fait de yoga en course ! Moi, c’est vraiment parce que je n’ai pas le choix et que je le sens. Au bout d’une journée de navigation, j’ai le dos en vrac. Donc dès que j’ai un moment, dès que le bateau est à peu près stable et que c’est relativement plat, j’en profite pour faire 15 minutes d’exercices. Je fais mes Cobra pour le dos et des étirements (rires). Et ça joue beaucoup ! Sur chaque course, j’ai une incertitude : Est-ce que le dos va tenir ? »

 

JOUR 12 –

Dans la pétole jusqu’à vendredi ! Autant dire que le moral est mis à rudes épreuves puisqu’après avoir traversé des conditions bien corsées, voilà l’épreuve du grand plat à quelques 250 milles de l’arrivée pour Benjamin. Mais heureusement, il n’est (presque) pas seul.

« Le fait d’amener une caméra à bord me sert beaucoup. C’est un espèce de confessional, j’évacue un peu des choses. J’ai l’impression qu’en parlant à la caméra, on cherche des solutions ensemble et je ne suis plus tout seul dans la mouise. C’est mon Wilson à moi ! »

 

JOUR 13 –

Patience, patience… En se réveillant ce matin, on découvre Benjamin à 158 milles de l’île de Faial, point de chute de cette première étape de la course Les sables Lesaçores Les sables. Il n’y a décidément pas de vent ces jours-ci, ce qui rend cette fin de parcours laborieuse pour les 31 solitaires encore en course.

“Sur terre, face aux difficultés, il y a souvent quelqu’un pour vous aider. Sur le bateau, pendant une course au large en solitaire, c’est une force intérieure à développer.”

 

JOUR 14 –

Terre en vue ! Benjamin a choisi une trajectoire plus au sud que ses concurrents en passant près de l’île de Sao Jorge. Le paysage doit être splendide mais la fatigue à son maximum. En espérant que Benjamin ait prévu assez de nourriture pour cette longue première étape. Il n’est plus qu’à 30 milles d’un bon plat de bacalhau !

« J’ai toute une partie de plats mis sous vide que l’on réchauffe dans l’eau bouillante. Il y a du porc caramélisé, des risotto champignons. J’ai un gros sac avec pleins de choses dedans et je choisis au fur et à mesure. J’ai aussi une petite fiche sur laquelle je note exactement ce que j’ai mangé et l’heure à laquelle j’ai mangé parce qu’au fur et à mesure de la course, on perd en lucidité et on peut facilement se retrouver à oublier de manger, ou à ne plus savoir si on a mangé ou pas. Dans ce cas là, tu perds en énergie. »

JOUR 14 – L’ ARRIVEE !

Benjamin a finalement franchi la ligne d’arrivée cet après-midi. Un gros soulagement ! Bravo l’équipeIMAGO – Incubateur d’Aventures ! 🙌🏼

« Qu’est-ce que c’est bon d’arriver ! J’ai cru que je ne la franchirais jamais cette ligne ! Je n’ai pas dormi depuis je ne sais pas combien de temps. Je termine éclaté. La pression est en train de retomber mais ça été vraiment compliqué. Sept jours sans pilote, c’est vraiment dur. Au près, j’avais deux écoutes que je passais sur les winches et ça tenait, mais au portant, impossible de trouver une solution. J’ai fait je ne sais pas combien de départs en vrac. Dès que j’essayais d’aller dormir trois minutes, c’était un enfer. Moi qui avait l’habitude de ne jamais barrer mon bateau, bah là… Ne faire que ça, c’est puissant. En tous les cas, je suis content d’avoir été au bout. Au moment où ça a pété, on était au nord de la flotte avec deux autres bateaux dans la baston et je devais être 8 ou 9e. En réalité, il y a vraiment eu deux faces à ma course. La première partie et la deuxième. Ça n’a pas été les mêmes mais ça a été instructif. Franchement, mentalement et même sur le bateau, ça servira, je pense. »

Match Retour –

Grand jour pour les 45 Minïstes de la course Les Sables – Les Açores – Les Sables ! Départ à 17 h pour le match retour.
Au programme, 1 270 milles en direction de la Vendée pour Benjamin et Pile-Poil. Tous derrière le binôme aux couleurs d’ IMAGO – Incubateur d’Aventures !

JOUR 1 – Match retour

À vitesse grand V ! Le match retour est parti sur des chapeaux de roues pour les 45 solitaires. Benjamin est ce matin en 3eme position pour le plus grand plaisir des gens qui le soutiennent !

« Sur cette seconde manche, l’idée est de trouver un rythme rapidement et ne pas se cramer trop tôt. »

JOUR 2 – Match retour

Tous ensemble ! Ce matin, très peu d’écart entre les bateaux. Les 45 minïstes semblent faire route d’une seule voix direction les Sables d’Olonne. Un flux sud-ouest prévoit de leur donner un bon coup de boost et les propulser jusque dans le golfe de Gascogne d’ici Vendredi soir. A toute berzingue !

JOUR 3 – Match retour

Sportif le weekend, sportif ! Au 3ème réveil de ce match retour direction les Sables d’Olonne, les solitaires se tiennent dans un mouchoir de poche. Benjamin et Pile-Poil sont actuellement en 15ème position et affichent une vitesse moyenne de 8,7 noeuds sur les dernières heures. Autant dire que ça fuse sévère ! Avec le passage de la tempête tropicale Debby et des vents en rafales évalués à 30-40 nœuds, le week-end risque d’être corsé pour notre binôme. En espérant que la réparation du pilote tienne le choc.
On s’accroche, on y croit, on avance !

JOUR 4 – Match retour

Empannage pour tout le monde ! Avec une vitesse moyenne à deux chiffres, Benjamin remonte lentement ses concurrents les plus proches en affichant ce matin une bien belle 12ème place !
Les solitaires font route à vitesse grand V vers les Sables d’Olonne. Une seule priorité : Eviter la casse sur le bateau !  L’occasion de rappeler le petit épisode rocambolesque de la première étape à ne pas réitérer pour Benjamin et Pile-Poil :


« On avait 35 noeuds d’annoncés à la BLU, ma petite radio qui me permet d’entendre le classement et la météo. Je suis monté jusqu’à 45-50 noeuds. C’était vraiment la guerre mais tant que le pilote tenait, ça allait. C’était dur mais je savais que c’était un mauvais moment à passer. Et là, j’ai mon pilote qui a commencé à déconner. J’ai passé deux heures à essayer de le réparer sans y arriver. J’étais paumé au milieu de l’Atlantique sur un bateau avec des problèmes techniques, en me disant que j’allais rester là des jours et des jours. La fatigue s’accumulait parce que j’ai dû barrer 24 heures de suite. J’étais complètement épuisé donc j’ai commencé à faire n’importe quoi sur le bateau. Je suis allé m’occuper de trucs à l’avant sans être attaché, j’ai failli tomber à l’eau. On a un grand bout-dehors qu’on sort à l’avant, avec un gennaker accroché. Avec la fatigue, j’avais l’impression que c’était un mec qui était allongé sur mon bout-dehors. Au bout d’un moment, j’en ai eu marre donc je suis parti faire l’équilibriste pour déclipser mon gennaker. Suspendu comme un koala, je me suis retrouvé à l’extérieur des filières avec un pied dans l’eau. Là, je me suis dit ‘Ok, je déconne grave’, et suis allé dormir. »

JOUR 5 – Match retour

Le lundi, c’est stratégie ! On assiste à une petite remontada de la part de notre binôme aux couleurs d’ IMAGO – Incubateur d’Aventures. Signalés à la 11ème place au dernier relevé de 9h, Benjamin et Pile-Poil semblent bien dans leurs baskets et déterminés à rester en tête de peloton ! On leur souhaite de ne rien lâcher jusqu’à la fin et de garder en tête leur stratégie comme sur la première étape :

« Sur les autres courses, je n’avais pas réellement de stratégie, j’essayais de m’accrocher aux bons et faire comme eux, suivre à peu près leur trajectoire et faire avancer le bateau. Alors que sur cette première étape de la course Les sables Lesaçores Les sables, je savais exactement ce que je faisais. Je m’étais positionné hyper au nord par rapport aux autres bateaux parce que je voulais traverser le front dépressionnaire pour aller vite puis redescendre derrière au portant, je savais pourquoi j’empannais à tel moment… J’avais en tête ce que je voulais faire. »

Photos : Paul Millet, Christophe Breschi, Joao Borba

Vues aériennes : LKR Films