Mini-Transat : C’est dans un mois !

Mini-Transat : C’est dans un mois !

Après deux ans de préparation physique et mentale, je partirai dans un mois ! Départ prévu le 22 Septembre prochain de la Rochelle, direction la Martinique en deux étapes. L’occasion de faire un bilan de ces deux dernières années… 

 

 

J’aime me dire qu’il ne s’agit que d’un jeu car le jeu amène le plaisir et le plaisir donne envie de faire mieux, d’aller chercher plus loin et d’aller plus vite.

 

Dans une course au large, on va chercher des ressources encore plus incroyables que dans la vie de terrien. Bien que je considère cette Mini Transat comme un jeu, la magie, c’est qu’il s’agit aussi d’une course. Et c’est une marque de respect pour tous ceux qui sont passés avant que de faire de son mieux. 

Jusqu’ici la dimension sportive avait sa place dans chacune de mes aventures. Aujourd’hui, je suis aussi animé par l’envie de bien faire au niveau performance. J’ai passé tout l’hiver à travailler dur et à préparer le bateau. Lors de la première course de la saison, j’ai fait une beau résultat. La SELECT a véritablement représenté la course référence pour moi. En voyant que mes efforts avaient payé, j’ai pris goût à la compétition. 

Durant ces deux dernières années, j’ai appris de vraies belles leçons. Lors de la Mini en Mai, une course de mi saison, j’ai malheureusement dû abandonner. Pendant la première partie de course, je rate une bouée alors que je suis 2e ou 3e. Sur la 2e étape, j’ai tenté de me remobiliser mais un élément du bateau a cassé et j’ai dû déclarer forfait. J’ai compris à cet instant que tout pouvait s’arrêter en quelques secondes. Ce sentiment d’abandon m’a littéralement tétanisé.

Cette course m’a rappelé que, durant une course au large, tout peut arriver et tout peut s’arrêter. Il est donc important d’être serein et de savoir pourquoi on navigue.

 

Il faut que je garde en tête l’essence même de mon projet. Durant la Mini en Mai, il m’est arrivé de l’oublier, et ça m’a joué des tours. Comme nous a souvent répété le coach : « Votre projet, il avance à la vitesse de votre point le plus faible. » Aujourd’hui, je suis heureux d’avoir fait quelques progrès.

 

 

Pour la Mini Transat, je n’appréhende plus du tout les mêmes choses. L’abandon fait désormais partie du jeu, et c’est instructif. Le sommeil, je maitrise. La solitude ne m’effraie pas. Au contraire, c’est sans doute l’aspect qui m’attire le plus. Le principal, c’est d’en avoir envie, d’aller explorer cette solitude, d’être bien en mer, quelque soit les conditions ou ce qui se passe. Sur une course aussi longue, tout ça peut jouer dans la balance. Certains concurrents sont meilleurs que moi techniquement, tactiquement, et dans la stratégie. Mais j’ai envie de bien faire et être heureux sur l’eau est véritablement mon point fort.

 

C’est d’ailleurs peut-être ce que j’allais chercher en me lançant dans cette aventure; l’expérience de la solitude face à la nature pendant aussi longtemps. C’est une réelle chance de pouvoir vivre ça.

 

En revanche, ce qui aujourd’hui me fait peur c’est la forme physique. Est-ce que je vais être au top physiquement ? Est-ce que mon dos va tenir ? J’ai eu la grippe durant la Transgascogne, la dernière course de la saison, et on ne vit pas la même course étant malade ou physiquement diminué. Pour cette Mini Transat, j’ai donc envie d’arriver en forme et en bonne santé, et ainsi partir l’esprit serein.

Partir sur une telle durée, c’est l’inconnu pour moi. Mais à bord du bateau, je sais qu’on est très occupé puisque tout prend du temps. En 24 heures, il faut se nourrir, faire des réglages, des manoeuvres, les vacations journalières, tenir le journal de bord, analyser et décrypter la météo, mâtosser, dormir… Les seules distractions nécessaires, à mon sens, sont celles capables de te sortir d’épisodes négatives, lorsque la frustration s’accumule. Lorsqu’on ne prend plus de plaisir, c’est malsain. Les livres (Joseph Kessel, Nicolas Vanier, Livres sur les 40 ans de la Mini Transat) et la musique seront mes seules distractions au milieu de l’océan.

 

Être heureux sur l’eau est véritablement mon point fort. Je vais me donner à fond quoiqu’il arrive pour n’avoir aucun regret.

 

 

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