NUIT DE L’ENFER BIS

📍 19 NOVEMBRE – 8H TU – 13EME POSITION

Décidément, les alizés ne seront pas tendres avec nous jusqu’au bout ! Peut-être qu’ils nous en veulent de leur avoir fait faux bond plus tôt dans la course et d’être allés leur faire des infidélités avec la dépression tropicale ! La jalousie est un bien vilain défaut ! 🤨

Le vent est d’une rare instabilité. Et en bateau, il n’y a rien de pire que l’instabilité. Ni les tempêtes, ni la pétole, ne sont plus durs pour les nerfs que le vent instable en force et en direction. C’est épuisant, car à chaque fois que tu viens de régler ton pilote, de choisir ta voile, de la régler… il faut à nouveau repartir à zéro !

Je viens de passer 4 heures… dedans, dehors ! Rouler, dérouler, régler, rentrer charger des images satellites, ouvrir la casquette, me prendre un nuage apocalyptique et des trombes d’eau diluviennes… du coup, je suis mort de froid ! Je rentre, je change de slip, je mets un t-shirt sec ! Il fait une chaleur de bœufs dans le bateau, je suis déjà en nage 🥵, je meurs de chaud !

Il est 8h T.U. Le vent semble enfin se stabiliser. J’ai redéroulé le code 0. Je réveille Pierre. Je suis exténué. On a gardé nos 30 miles d’avance sur petit Louis. On est toujours à 30 miles de Medallia, et bientôt 100 miles d’avance sur Guirec !

Mon corps me lâche ! Il y a nos sacs de vêtements à côté de la table à carte. Je n’ai même pas la force d’aller dans le pouf. Je m’écroule sur les 3 sacs. Je laisse la place à Pierre en espérant qu’Éole soit désormais plus clément avec lui. On a compris la leçon, on n’ira plus voir ailleurs dans le nord… Promis, chers alizés 😜 !

Nous devrions arriver dans la nuit du 20 au 21 novembre si le vent n’est pas trop capricieux 🤩