16 Jan Mal partout !
Jeudi 16 Janvier, 09H01 TU, 16ème position :
Nous sommes sortis de la zone des orages, je me réveille d’une sieste d’une heure et je suis cassé de partout ! Je ne sais pas si vous avez des remèdes miracles mais là mon corps dit stop ! J’ai une tendinite au genou qui commence à se réveiller. Hier je naviguais pieds nus (ce qu’il ne faut pas faire !) et en reculant une voile je me suis ouvert la peau du talon dans le rail de grand voile. J’ai essayé de refermer ça comme je pouvais en espérant que cela ne s’infecte pas. Je commence à avoir de bonnes douleurs un peu partout ! Cette nuit n’a pas été de tout repos, il fallait sortir de cette zone d’orages. C’était assez incroyable, c’était ce qu’on appelle le front froid semi-permanent qui vient du Brésil. C’est très nuageux, très instable, plein de pluie et d’orages.
Je me suis fait piéger dans un petit nuage, ce qui a permis à Lazare de revenir. Ce qui est vraiment extraordinaire c’est que ce matin, au lever du jour, je vois à vue l’IMOCA Lazare de Tanguy Le Turquais, on était bord à bord ! Il était repassé devant cette nuit, mais je ne voulais pas que cela se voit à la carto parce que les gens ne regardent pas la carto la nuit, donc je me suis dis que j’avais entre 22h et 6h pour repasser devant ! J’ai cravaché toute la nuit, et je suis 0,8 milles devant Tanguy. C’est extraordinaire de s’imaginer qu’après trois quarts de tour du monde on est bord à bord, c’est improbable !
Sinon tout va bien à bord, c’est plus le marin qui est à bout de souffle physiquement. J’ai envie de jeter mon corps à la poubelle et d’en prendre un nouveau, j’ai un espère de mal-être corporel qui est assez étonnant. Les conditions sont assez stables, il y a dix noeuds, aujourd’hui je vais en profiter pour faire des exercices d’assouplissement, d’étirement, prendre une douche, remettre la machine en route !
Sinon on devrait virer de bord pour refaire du nord et récupérer enfin les alizés du sud direction le Pot-au-Noir ! C’est chouette, on est passé premier bateau à dérive, il ne faut pas trop fanfaronner à tout moment ça peut revenir par derrière, ça va être intéressant de voir ce que ça donne par rapport au groupe de l’est de Jean Le Cam au moment où on va tous se croiser. Il y a des chances que tout le monde se retrouve à l’entrée du Pot au Noir ce qui va donner une fin de course assez haletante.
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